Témoignage du soldat Daniel

  Origine

 
 « Mes origines à moi sont normandes. Mais en réalité, je suis né dans le 17ème arrondissement à Paris.
J’étais monteur de chauffage central dans le bâtiment.
En 1959, j’ai été appelé à l’âge de 19 ans et demi, mais je leur ait dit que je ne voulais pas ; ils m’ont pris pour un « blouson noir » ( un rebelle) ; ce que je n’étais pas du tout. En fait, je ne devais pas partir tant que mon frère était en guerre là bas : c’était la loi !!  Deux personnes de la même famille ne devaient pas être en guerre. Donc en attendant qu’il revienne, ils m’ont gardé près de la frontière allemande pour que je fasse mes classes à l’école de l’armée, où j’ai appris des manœuvres de guerres : armer des mines, les désarmer, apprendre à tuer et tout ce qui s’en suit. Deux mois après avoir fait mes 4 mois de classes obligatoires, mon frère a été libéré, et j’ai dû partir directement en Algérie. Je n’ai même pas pu voir mon frère !!
En arrivant là bas que j’ai pu savoir véritablement ce qui se passait, c’est lorsque les choses arrivait dans notre tronche que j’ai compris que c’était une vraie guerre ».

 

 

  conditions 


 « J’étais en permanence en mouvement avec ma troupe. Donc pour la nourriture, il y avait parfois des largages par avion d’approvisionnement. Sinon, nous devions nous débrouiller seul pour pouvoir manger, et pour cela on devait chercher la nourriture dans la nature : des poules, des ânes, des serpents…

 

            Faits marquants : 

         
« C’est moi qui armais ou désarmais une mine, ce qui était très dangereux car j’étais en avant des troupes donc sans réelle défense ou protection : je risquais ma vie chaque jour.

Le 17 février 1961, je désarmais une mine que j’avais repéré, il y a eu une embuscade et j’étais piégé avec mes camarades par l’ennemi qui nous a tiré dessus. J’ai été touché par 2 balles qui se sont logées dans mon foi au même endroit. J’ai été laissé pour mort par ma troupe qui est passé après l’événement. Mais forte heureusement, les légionnaires sont passés devant mon corps presque mort et ont remarqué que je respirais encore. Ils m’ont ramené à la ville la plus proche où je suis resté 3 jours dans le coma. J’ai eu 3 semaines de convalescence au Belvédère (à 5Km d’Algérie).
Plusieurs faits ont pu me marquer pendant la guerre. J’ai frôlé la mort avec ces balles qui m’ont touchées. Mais un autre événement s’est produit qui m’a donné froid dans le dos.
Le 18 mars 1962, pendant que j’étais dans un abris pour surveiller la route, un char OBR a été « bazouké » au lance roquette par le FLN juste devant nous dans un tournant. On a rien pu voir arriver car il faisait nuit, on a juste entendu un grand BOOM . On a rien pu faire pour ceux qui étaient dans le char : il y a eu trois morts ».

 


Au niveau sanitaire, rien n’était installé. On mettait en place un coin où 4 planches faisaient office de toilette à l’air libre. Mais on ne pouvait pas faire nos besoins seul, donc à chaque fois il y avait un gars qui montait la garde en cas d’attaque surprise de l’ennemi. On se faisait alors tous confiance ; il y avait une grande solidarité entre nous : nous étions tous frères !
Dans ma troupe, on avait une boisson qui nous permettait de décupler nos forces : la fameuse ampoule. Avec ça, on devenait très fort et on ressentait plus trop la douleur, plus rien ne nous faisait peur ! »
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