Témoignage de Victor
Origine
« Parisien d’origine, je vivais à Dunkerque quand la guerre a éclaté. J’étais conducteur de travaux publics avant que cette guerre ne commence, un métier qui me passionnait. Etant enregistré
dans le registre des soldats, car je faisait mon service militaire, j’ai été appelé pas l’armée française pour participer à la guerre. Ma famille n’a pas su tout de suite que je partais à la
guerre, car il a fallut que cela se déclare. J’étais devenu un soldat partant à la guerre loin de ma famille, et à l’âge de 20ans. Malgré mon jeune âge, et tout ce que mon grand père et mon père
m’avait dit sur la guerre de 1914-1918, je voulais y aller pour battre l’ennemi car on ne les aimait pas les allemands à cette époque là. A 20 ans,
on est fougueux et impulsif !!
Etant
déjà un soldat, je me suis préparé à cet événement, et les notions de mort, de guerre, de captivité trottait déjà dans ma tête.
Conditions
« J’étais
en première ligne dans le front de Saverne, où s’est déroulé un combat terrible face aux allemands.
Pris
par la violence de la guerre, et les interminables déplacements, je ne pouvais pas prendre contact avec ma famille et donc recevoir de nouvelles
d’elle.
Pendant
mes 5 ans d’emprisonnement dans un camp situé à côté de Dunkerque, j’étais à Stalag ,
c’est un terme qui désigne un type de camp pour prisonniers de guerre.
Nous
devions travailler pour les allemands pendant notre emprisonnement au camp : j’étais chauffeur de camion pour transporter du matériel et j’ai dû faire aussi de la
menuiserie.
Nous étions les prisonniers main d’œuvre des allemands. La résistance était grande au début de l’emprisonnement,
mais elle s’est usée au fur et à mesure avec le croissance de mort qu’il y avait au sein du camp.
J’ai fais plusieurs combats à Dunkerque, à Lescane. Cependant, j’étais, pendant une période de 5ans,
prisonnier.
Cet
emprisonnement a changé ma vie et celle de ma famille. Grâce à l’association des prisonniers qui a effectué un travail formidable pour nous, ma mère est venu voir son fils emprisonné à l’âge
de 20 ans à Dunkerque, ce n’était pas drôle du tout pour elle de me voir comme ça. J’ai pu voir ma pauvre mère une fois en cinq ans d’enfermement.
Elle en est morte peu de temps après.
La libération s’est faite au bout de 5ans. Nous n’étions au courant de rien, seulement heureux de sortir de ce
camp et d’être libre.
Concernant les courriers aucunes informations ne pouvaient entrer, ni sortir. Si on recevait notre courrier, celui-ci étaient analyser avant qu’on puisse le lire
[…] ».
l’après
guerre
« Après que la guerre se soit finie, je suis retourné à l’âge de 26ans dans la société où je travaillais dans le bâtiment, les travaux publics.
J’ai reçu la première médaille militaire, la Croix de guerre, à Dunkerque en 1945.
J’ai pu revivre ma jeunesse à l’âge de 26, rencontrer ma femme et fonder une famille. J’ai eu un fils et une fille
qui m’ont donné des petits-enfants ».
la rancœur envers les Allemands
« J’ai du me battre contre un pays qui avait des idées fausses sur la race humaine, on m’a appelé pour combattre ces idées et ceux qui les
tenaient ; la guerre c’est la guerre et tout ce qui vient après n’est plus. Donc je n’ai plus du tout de haine contre eux par rapport à ce que j’ai pu ressentir pendant la guerre
».
J’ai encore de la veine de ne pas être mort contrairement à mes
camarades !! Heureusement, je n’ai pas été battu pendant cet emprisonnement, mais les conditions de travail étaient très difficiles et cela empirait avec le climat car durant l’hiver nous n’avions pas d’équipement contre le froid.»